emma in the 10's

D'aucuns diront que je suis jeune. Je suis dans ma vingt-quatrième année, donc j'ai moins de 25 ans, donc je suis encore dans la case jeune de la sncf et je n'ai toujours pas droit au rsa (corrélation entre la jeunesse et les sigles?)

A chaque fois que je me plains de mon boulot (c'est à dire à chaque fois que je bosse, en d'autres termes une semaine sur deux, c'est le seul avantage quand on exerce sur un moyen de transport), TOUT LE MONDE (catégories sociales et âgs confondus) me répond "en même temps t'es jeune, tu peux toujoours changer". Ca ne m'a jamais paru d'une logique transcendante, parce que le jeune est pauvre donc n'a pas forcément les moyens de s'offrir une réorientation, et le jeune fait un taf de merde d'entrée dans la vie professionnelle donc manque d'élèments de comparaison...

Mais je suis une personne pleine de bonne volonté, j'ai du coup décidé de suivre les avis de ces personnes, déjà plus nombreuses que moi, donc certainement plus renseignées...

Etant foncièrement narcissique j'ai un penchant naturel pour l'auto-analyse, et je n'ai pas eu tellement à forcer le trait pour me pencher sur mon cas, me regarder dans le blanc des yeux et réflechir à mon avenir (les vrais no life auront repéré l'allusion à star wars).

Alors je me la suis joué à l'auberge espagnole staïle, genre je me retrouve en face d'une blondinette aux yeux clairs ( c'est moi), éventuellement en sépia pour l'authenticité, qui est censée me dire, man to man (expression fondamentalement innapropriée) ce qu'elle rêve de faire plus tard (donc quand elle sera devenue moi maintenant).

Je suis devenue quelqu'un qui n'a pas trop mauvais goût ; mais quand j'étais petite j'atteignais les sommets du kitsch (et ce jusqu'à une adolescence avancée...). Ma période rose a duré des années, d'ailleurs ma chambre de jeune fille est toujours rose, c'est dire, je ne me suis JAMAIS déguisé en autre chose qu'en princesse, j'étais abonnée au club barbie ( si si ça existe, du moins ça existait), j'adorais "la caverne de la rose d'or", j'avais la cassette de dirty dancing, je lisais des livres de la collection coeur grenadine, je rêvais secrétement (je me rendais bien compte que là ça dépassait un peu les bornes) d'être majorette, ce qui pour moi se rapprochait le plus de pompom girl...

La honte quoi.

Et bien sur en plus d'être fifille jusqu'à l'écoeurement j'étais déjà plutôt séductrice ( ça va ensemble je pense? de toutes façons c'est pas ma faute, un psy m'a dit que c'était mon oedipe), et je voulais être une femme, dans ce que mon esprit détraqué parait la feminité.

Mes trois plans de carrière était alors : princesse (j'ai abandonné quand emmanuel-philibert s'est maqué avec clotilde courreau et que wiliam est devenu moche) ; actrice ( j'ai joué dans des courts et un peu déchanté) ; et bien sur, danseuse (de préférence à moitié nue avec des plumes sur la tête plutôt que danse contemporaine intello)...

N'écoutant que mon courage et ma determination à ne pas décevoir le monstre de mauvias goût que j'étais je me suis renseignée sur les écoles professionnalisantes de danse...et pour touts je suis  trop vieille!!

Comme quoi cette idée qu'il n'est jamais trop tard pour réaliser ses rêves d'enfant... C'est de la foutaise!!!!!!

Et dans mon cas c'est peut être plutôt une bonne chose....

Que le masochisme humain soit sans limites est un fait avéré.

Personellement ça m'enerve de le constater, dans les films les nanas qui s'accrochent aux connards me donnent envie de leur coller des baffes, j'ai toujours envie de secouer mes copines qui se complaisent dans leur déprime....

Mais pour moi c'est toujours différend...

Je reste au lit jusqu'à 16h, j'écoute mademoiselle k en boucle ("j'suis jalooouuuuuuuuuuuuuuuuse"), la nuit c'est insomnie, à compulser facebook et épuiser les reserves de mon disque dur en comédies abrutissantes...

Alors oui, bien sur il a flashé sur  ma joie de vivre et mon aisance sociale ( et probaablement un peu de mon décolleté ou un truc comme ça que même si ils le nient on sait que notre intelligence n'est pas seule en jeu dans le processus de séduction) et je le sais ; mais le chagrin d'amour a cela d'irrationnel qu'il nous fait agir exactement de la façon que l'on sait la plus inappropriée...

Ex : mlle x est en phase de rupture avec mr y. Elle le sait jaloux. Elle souffre. Elle va allumer, devant lui, un autre mec, de préference qu'il connait. résultats : il  la deteste de lui faire ressentir cette jalousie (sentiment bien peu noble on le lui accorde), elle se méprise de s'être abaissée à ça. Tout le monde est encore plus malheureux. La magie des rapports humains.

Bien sur il y à des variantes dans lesquelles sont inclus potes et/ou famille mais tout cela reléve de l'art de se foutre dans la merde quand on a besoin de soutien, ou loi des emmerdes maximum, une discipline que je maitrise pas mal...

Et malgré tout ça, je me rapelle des disputes avec mon ex, j'étais au 36e dessous, et un jour mon grand père m'a dit :"je donnerais dix ans de ma vie pour une fois encore avoir 17 ans et un chagrin d'amour."

Alors je me rend compte que si j'ai des chagrins d'amour c'est que j'adore ça moi la passion... le masochisme humain est sans limites...

Emma ayant chanté tout l'été, une fois la bise venue il ne lui restait plus qu'à danser ( le chachacha en l'occurrence, même si son partenaire, timide, se cache pour la photo).

Bon au risque de foncer dans les clichés, je l'(é)crie haut et fort, cette année commence foutrement mal!!
Commençons par le tout début : le réveillon of course!
Donc me voilà, le 31/12, 17h30, tiraillée entre ma "loyauté" amoureuse et amicale.

J'ai fini, sur un coup de tête, par choisir la soirée dans laquelle Alice, ma meilleure amie se languissait de m'emmener. Après un apéro peut être excessif chez elle, on a débarqué dans la baraque avec jardin (obligée d'admettre que c'est une perle en pleine ville) d'un couple de potes que je n'avais pas vu depuis si longtemps que je me souvenais à peine de leurs visages (je les ai trouvé un peu gris. Dans tous les sens.)
La maison était noire de monde, mais surtout remplie de personnes qui faisaient, en gros, partie de ma vie avant mes 20 ans, dont... mon ex! et sa nana!

Pour la faire courte, Marius ( c'est mon ex, vous l'aurez deviné) et moi sommes restés un peu plus de 3 ans ensemble; j'étais tombé amoureuse de lui, midinette en fleur, à 12 ans; quand on s'est mis en couple j'en avais 16, et on s'est séparé dans le sang et les larmes (vous connaissez une autre façon de faire? Moi non.)
C'est peu de dire que Giu (mon bel amour, ma déchirure)  a quelques réticences à son égard; mais bon il a vraiment un heureux caractère, il tolère.
Par contre Julie, la copine de Marius... est plus réticente.

Elle a été ultra pétasse un peu vulgaire.
Alors que je devisais tranquillement avec Marius, elle s'est assise entre nous et lui a dit : "Je préfère que tu me lèches la chatte plutôt que tu la regardes, elle, dans les yeux"

Le ton était donné.

Je l'ai chopé et lui ai demandé d'arrêter de barger.
Elle m'a alors donné le coup de grâce, sorti son laïus : "tu me fait peur, t'es trop belle (bla bla bla); je pense qu'on a plus de points communs que tu ne le pense, on pourrait devenir copine..."
NON!!


Non, c'est juste pas possible (ok cette fille est folle), les filles n'essayez pas d'être copine avec l'ex de votre mec!
Et d'une ça ne sert à rien, et de deux ( attention vulgarité) ce n'est pas parcequ'on partage une quéquette qu'on va bien s'entendre!

Après toutes ces émotions Alice et moi nous sommes lamentablement écroulées à 3h du matin ( bravo les oiseaux de nuits).

Donc belle entrée en matière pour 2011.
Et depuis c'est...dans le même esprit.

Je suis barmaid, sur un ferry, environs 7 ou 8 mois de l'année. Donc je cotise à la sécu des marins.  Donc l'ANPE exige un certificat de la marine, or la marine me le refuse, arguant que je n'occupe pas de fonctions de marin à bord.
Et ils se renvoient la balle depuis 3mois.
Kafka.
Résultat si Giu ne gagnait pas ( péniblement ) sa vie, je vivrais sous un pont (ou chez mes parents d'accord, mais j'ai le droit de dramatiser, merde.)

Mon père m'en veut toujours d'avoir séché noël.

Je me suis fait voler mon sac.

Putain je sens que je vais considérablement augmenter le nombre de gros mots de mon vocabulaire.

Et sinon bonne année à tous, et bon anniversaire à l'Italie qui fête ses 150 ans cette année ( ça coïncide avec la sortie de La Dolce Vita le dernier roman de simonetta Greggio, pour ceux qui aiment avoir un autre regard sur l'histoire - les alter regardants en quelque sorte...n'importe quoi, faut que j'aille me coucher-)

(ps là haut c'est ma belle robe de nouvel an, parce que je ne veux pas attendre les grandes occasions pour la montrer)

Bon voilà, dernières journées, on en profite pour se faire plaisir (les petits plaisirs simples, bon pas non plus une ode à la consommation ou une folie de dernière minute) :

• un petit déj' au lit
• faire l'amour sous la douche (dans le noir encore mieux, pas l'empire des sens mais presque)
  
• balade au bord de la mer
• diner avec les supers Oisins
• l'embarras su choix avant la soirée du 31...

Et finissons l'année en beauté, surtout ne vous refusez rien, c'est comme ça qu'on est heureux!

Aie aie ai...

Voilà. Complétement fait nimporte quoi encore!! La pression peut être..

Enfin... J'avais tout prévu aux petits oignons, super cadeaux pour chacun, tenues mad men de rigueur, emploi du temps bien réglé... Et puis dès que je commence à me comporter en adulte un tant soit peu comme il faut, je sais pas, mon vieux ça ( opposition au surmoi. Mon inconscient) rebelle se réveille et me fait complétement sortir de moi même!

Ce noël n'a donc pas échappé à la règle. Après un réveillon bien arrosé et chargé de cadeaux (un certain atavisme a provoqué la jouissance joie chez la sorella à la vue du sac minelli) avec ma mama adorée et ma sorella en ébullition, j'ai sauté dans un tacot à 2h du mat' rejoindre Giu, mon chéri, en plein réveillon cauchemardesque.

J'ai dégringolé du taxi plus que je n'en suis sortie (collants intacts, l'honneur est sauf) et fait une entrée fracassante dans la famille de Giu, à son plus grand plaisir à lui et à l'étonnement du reste de la tablée. ET on s'est sauvés juste après au bistrot du coin, rejoints par tous ses vieux potes.

J'ai passé toute la nuit au comptoir avec Noémie, la meilleure copine de Giu, à refaire le monde, se lancer des roses (l'une à l'autre, et chacune à soi, comme on fait si bien quand on est saoul avec quelqu'un qu'on apprécie) et écluser des litres de vodka-get-perrier . Giu et le mec de Noémie nous regardaient en se marrant, tout comme quand on a décidé d'aller faire pipi dans la neige ( en jupe et talons).

A l'aube on est enfin rentrés... chez un pote; à 23 dans son appart', dans un nuage (que dis je, un brouillard!) opaque de fumée et de musique électronique, les garçons se succédant sagement aux platines.

La journée de noël s'est déroulée dans une ouate éthylique avec de moins en moins de potes mais toujours autant de bières (phénomène inexplicable s'il en est).

J'ai donc bien évidemment séché le repas du 25 chez mes grands-parents ( tout comme Giu, solidaires dans le foutoir!).

Depuis on se terre chez nous. On se nourrit exclusivement des quantités astronomiques de chocolat que nous avons reçus, on s'overdose de films belges ( gunther strobbe est un génie) et, en ce qui me concerne, de littérature italienne.

Giu a eu la délicatesse, après s'être planté dans la taille du cadeau qu'il m'a commandé sur internet, de m'offrir un livre.
Le dernier de simonetta greggio, mon auteur préférée, édificatrice de ma philosophie de vie ("Toute ma vie j'ai aimé, bu, mangé, fumé, ri, dormi, lu. De l'avoir si bien fait on m'a blâmé de l'avoir trop fait."). Ça a le mérite de me déculpabiliser..

Allez, pour le nouvel An je serais sage!!
...

Tous les enfants de divorcés connaissent ça.

Le cruel dilemne des fêtes de fin d'année. avec qui passer le 24, le 25 etcaetera... Etant donné que je suis incapable de faire simple quand on peut faire compliqué, je suis également née le 21 décembre.

Chaque année on pond un planning différend.

Cette année c'était mon père la veille, ma mama le jour même et normalement les amis le lendemain. Et amoureux et moi nous préparions vaillament à en découdre.

Nous sommes arrivés chez mon père droits dans nos bottes, préts à affronter les toasts au foie gras cru (j'ai encore la gerbe quand j'y repense) et l'apéro. Bien sur au moment des cadeaux je suis devenue hystérique quand j'ai vu arriver le paquet minelli. mon père et ma belle mère avaient un air vaguement surpris, amoureux, lui, ne s'étonne plus de rien depuis que j'ai laissé trôner sur la bibliothèque ma denière paire d'escarpins (bordeaux, vernis, sublimes) car je ne supportais pas (encore) de la mélanger à la plèbe de mes vieilles paires.

Donc après m'être roulée par terre de bonheur (des bottines noires, classique, intemporelles, talon kitten heel...rendez vous compte que je n'avais pas encore ce basique dans mon placard!); nous sommes passés aux hostilités....

Aaargghh...Gargantua et la grande bouffe réunis! Mais POURQUOI? Pourquoi, nous, humains doués de raison, nous infligeons nous des choses pareilles? OU est l'INTERET de malmener ses organes à ce point???

Donc disais je après un repas digne d'astérix (on est pas breton pour rien) et environs 4 apéros, 1bouteille de blanc, 4 de rouge et 2 de champagne, amoureux a émis l'idée de rentrer (que ferais je sans lui?)

Bien sur je vous épargne les grosses vannes de mon père et amoureux qui ont en commun cette tendance à se croire drôlement finauds quand ils ne sont que bourrés ; l'inévitable séquence nostalgie de mon père qui se rapelle du bistrot en face de la maternité, tout aussi inévitablement suivie de la séquence émotion ("Je suis fier de toi ma fille, tu es devenue quelqu'un de bien, et , malgrè tes dérives autoritaristes avec tes petits amis - QUOI??- tu es vraiment une adulte épanouie...")

Comme il se doit le jour de mon anniversaire amoureux et moi n'étions plus que l'ombre de nous même.

Quand amoureux a appelé son chef pour le prévenir qu'il n'était absolument pas en état de bosser... Son chef lui a demandé si il avait encore trois grammes. Nous, on a la chance, mais on a surtout la classe.

On a evidemment remis ça le jour même avec la mama et la piccola sorella... mais en fin de compte en comparaison la bouteille de champagne et le resto de fruits de mer nous ont presque parus light.

En somme depuis je me remet... La nourriture me dégoute (excellent état d'esprit pour aborder noël!)...

L'année prochaine, promis, je m'enfuis un week end (en cure de remise en forme) avec amoureux!!!

Et voilà...
le dernier lundi, et même le dernier jour ( absolument, c'est définitif) de mes 22ans je l'ai passé enfermée. Chez moi et de mon plein gré bien sur, sinon ce serait un fait divers et non d'hiver (je conserve un redoutable sens de l'humour).

j'ai fait du lèche vitrine ( sur internet. shopstyle c'est magique, mais ma mastercard beaucoup moins), puis je me suis attelée au ménage. Tout cela dans ma tenue de lumière n°1; un superbe carrot pant d'avant que ce soit la mode, en satin noir, extorqué à ma mère pour mon treizième anniversaire (dans l'objectif non avoué d'avoir le même pyjama que buffy, mon modèle de bon gout de l'époque - les icônes passent...) et un sweater gris pourtant acheté en pleine possession de mes moyens...

comme il se doit après avoir récuré mon intérieur je me suis intéressée à mon extérieur, c'est à dire moi même.
Je me suis efforcée, à grand renfort de gommages (le pluriel est délibéré), masques, crèmes et autres amis de la coquette délurée, d'effacer les affres du  week end :
- les cafés cognac pris au pub avec mon amoureux après les courses de noël
-les shooters de vodka avec mes meilleurs amis pour fêter l'obtention de mon cfs théorique (une raison comme une autre de s'abreuver et pas la pire qui soit.)
-le poulet farci à l'italienne de ma mama pour son repas de famille annuel
-la traditionnelle pizza de gueule de bois au lit avec amoureux toujours devant la trilogie de jason bourne
...
Ce qui m'a donc donné l'occasion de revêtir ma tenue de lumière n°2, à savoir mon peignoir éponge framboise écrasées, duquel amoureux dit : "tu sais je te trouve belle même dans ton peignoir rose!"

Que penser d'une telle journée?
La seule conclusion possible : m'étant bien reposée ET chouchoutée... demain j'aurais la peau douce, les cheveux brillants et une patate d'enfer pour m'empiffrer et me saouler de retour pour dire bonjour à ma 23e année!!!